Le séminaire sur la coopération franco-marocaine dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, qui s’est tenu la semaine dernière à Rabat, était une première dans l’histoire -déjà ancienne- de ce partenariat né au lendemain de l’indépendance du Maroc, à l’occasion de la signature des premiers accords de main-d’œuvre en 1963 entre nos deux pays. A l’époque -très différente d’aujourd’hui- il s’agissait, pour l’essentiel, de répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée en France et d’accompagner un fort mouvement de migrations professionnelles du Maroc vers la France. Aussi, je ne saurai évoquer cette époque sans rendre hommage à ces travailleurs marocains qui ont largement -et quelquefois durement- contribué à l’essor économique de mon pays et qui ont ainsi participé à sa reconstruction et à sa modernisation.
<DIV align=justify>Au fil du temps et des changements qui ont marqué nos contextes nationaux -français et marocains- notre coopération s’est progressivement éloignée de la philosophie première des accords de main-d’œuvre, pour s’inscrire dans une logique de partenariat dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
Ainsi, notre coopération s’est diversifiée, enrichie de nouvelles dimensions, de nouvelles actions, j’ai envie de dire aussi, de nouvelles ambitions, pour être au plus près des besoins du Maroc.
Cette évolution s’est faite tout d’abord en s’appuyant naturellement sur les structures françaises dédiées aux trois champs de cette coopération, puis, en 1992, la création du GIP International qui regroupe toutes nos administrations concernées et tous nos opérateurs en la matière, a marqué un tournant décisif pour cette coopération.
En effet, lieu de cohérence et de coordination, le GIP International a permis un saut qualitatif indéniable permettant de disposer d’une vision globale et d’un pilotage unifié d’une coopération jusque-là atomisée entre tous les opérateurs.
Les analyses menées à l’occasion de ce séminaire confirment aujourd’hui que de nouveaux progrès sont possibles et souhaitables. Cela témoigne, et je m’en réjouis, du souci de tous les acteurs -qu’ils soient français ou marocains- d’un partenariat de qualité, fécond et qui colle au plus près des besoins.
Comment, dans un contexte qui a formidablement évolué, qui est d’une certaine manière devenu plus difficile et plus exigeant, dans lequel aussi les moyens se raréfient quand les besoins explosent, comment donc, dans ce contexte, répondre ensemble aux défis qui sont ceux du Maroc en matière de travail, d’emploi et de formation professionnelle?
Le Maroc d’aujourd’hui -c’est un truisme, mais j’y insiste- n’est plus le Maroc d’hier. Il s’est engagé résolument -sous l’impulsion de Sa Majesté Mohammed VI- dans la modernisation de ses structures économiques et sociales, dans la libéralisation de ses échanges, dans la mondialisation. Sa croissance économique est soutenue. Ses politiques publiques dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle doivent s’adapter à cette nouvelle donne, répondre aux exigences d’un pays qui est entré de plain-pied dans la compétition internationale.
Ses besoins, en termes de ressources humaines qualifiées, professionnalisées, sont considérables, dans tous les secteurs d’activité; bien sûr, on pense naturellement au tourisme, au bâtiment et aux travaux publics, à l’agriculture, aux services, secteurs dont la dynamique est très forte en termes d’emploi. Mais les besoins existent également s’agissant des ressources humaines qualifiées dans des domaines comme la santé ou le travail social.
C’est tout l’appareil de formation initiale et continue qui est interpellé pour favoriser la qualification et l’employabilité des jeunes marocaines et marocains.
C’est l’objet du plan d’urgence qui a été adopté, à la demande de Sa Majesté le Roi, en matière de formation professionnelle, pour la période 2008-2012.
Notre partenariat se doit de répondre -le mieux possible, le plus vite possible- à cet énorme besoin de formation professionnelle que connaît aujourd’hui le Maroc. Nous ne manquons ni d’outils ni de moyens pour accompagner nos partenaires dans ce vaste projet.
Le soutien apporté par l’Agence française de développement (AFD) à la création de centres de formation sectoriels y contribue largement. Les interventions du GIP International y participent également. Ce soutien conséquent de